mardi 2 décembre 2014

Le suicide : courage ou lâcheté ?



Il y a quelques semaines, j’ai été très choquée en lisant ce fait divers : 

«Un père se suicide en sautant du 21e étage avec sa fillette dans les bras.
Un homme s’est tué dans la nuit de mardi à mercredi en se jetant de son appartement situé au 21e étage d’une tour à Paris, avec sa fille de 2 ans dans les bras. Le père de 28 ans et la fillette, dont les corps ont été retrouvés au bas de leur immeuble dans le XIIIe arrondissement parisien, sont tous les deux morts sur le coup, a précisé cette source. Le père a laissé une lettre dans son appartement pour expliquer son geste, évoquant une séparation douloureuse avec sa compagne, selon cette source».


J’avais posté cette information sur Facebook et comme il fallait s’y attendre, cela a donné lieu à un débat plutôt musclé : le suicide est-il un acte courageux ou est-ce de la lâcheté (et de l’égoïsme) de mettre fin à ses jours ?

Il est difficile de faire un article sur un tel sujet sans prendre partie…
Je considère le suicide, pour ma part, comme un acte lâche (sauf cas exceptionnel dont je parle plus loin).

Je peux très bien comprendre qu’on veuille abréger ses souffrances morales, que ce soit suite à une rupture, à une dépression, à une perte d’emploi etc… J’ai moi-même eu quelques coups dur. Mais pour moi, la vie doit continuer coûte que coûte, il faut se battre, chercher des solutions, voire se faire aider...

Deux personnes de mon entourage ont mis fin à leurs jours : le père d’une amie, suite à un divorce, et ma meilleure amie… Elle a quitté ce monde sans donner d’explication, simplement en laissant une lettre dans laquelle elle disait qu’elle serait plus heureuse et qu’il ne fallait pas être triste. Je pense qu’elle ne croyait plus en l’amour. Elle était encore très jeune, la vingtaine et avait encore toute une vie devant soi pour trouver l’âme sœur…

Par définition, fuir devant la difficulté est un acte lâche. Mais que faire si la difficulté est insurmontable ? C’est très subjectif car une personne qui désire en finir avec la vie considère que justement, rien ne pourra améliorer son quotidien, rien ne pourra l’aider à faire surface… Il s’agit là très souvent d’une souffrance extrême… et celle-ci est propre à chacun : celui-ci saura faire face tandis que celui-là baissera les bras…

Et quid des autres, ceux qui restent ?

La famille, les amis… le suicidé pense-t-il à eux lorsqu’il décide de passer de l’autre côté ? J’imagine que oui… mais l’immense peine engendrée par son acte ne l’empêche pas de le commettre… Je trouve très égoïste de laisser ainsi dans la douleur ses enfants, ses parents, ses amis… de ne penser qu’à sa propre peine alors que choisir de mourir  engendrera une souffrance peut être encore plus immense…
J’imagine que cette dernière, ce désespoir, sont tellement intenses que la personne en souffrance n’a pas conscience des conséquences que son décès va déclencher…

Dans certains cas, le suicide est un acte de vengeance, ce qui est encore plus égoïste à mes yeux,  comme on peut le lire dans le fait divers retranscrit plus haut… Car bien évidemment, la personne qui reste va éprouver un fort sentiment de culpabilité face à cette mort…
Et emmener un enfant commun avec soi… c’est tout simplement ignoble... Il s’agit là tout bonnement d’un meurtre… Mais ceci est un autre débat…

La vie est précieuse…
Personne ne devrait décider d’abréger la sienne…
sauf dans certains cas : la maladie.

Là aussi j’ai lu dernièrement deux articles qui m’ont interpellée : une jeune femme de 29 ans, Brittany Maynard, atteinte d’un cancer incurable au cerveau, a mis fin à ses jours car elle voulait quitter ce monde dans la dignité, entourée de sa famille, avant que la maladie ne la détruise d’une terrible manière…
Plus dramatique encore, un octogénaire s’est suicidé il y a quelques semaines après avoir tué son épouse atteinte d’un cancer incurable elle aussi et placée en soins palliatifs…

L’euthanasie et le suicide assisté sont des sujets très sensibles mais ô combien importants !
Je conçois tout à fait que l’on veuille mourir en restant digne, en restant soi-même, pour éviter des souffrances physiques et morales intenables, pour éviter d’être un poids pour soi-même et pour ses proches.
A quoi cela sert-il de s’acharner à soigner une personne atteinte d’une maladie qui la tuera à petit feu, et qui de surcroit demande consciemment à s’en aller ?
Il y a une grande notion de respect à écouter et à accepter cette demande.

Près de 90 % des Français sont favorables à l’euthanasie pour les personnes en état végétatif. Celle-ci est légale dans plusieurs pays, mais il y a encore des progrès à faire dans le nôtre, certains assimilant encore cet acte à un meurtre...

Nous décidons du sort de nos animaux domestiques lorsqu’ils sont eux-mêmes gravement malades, pourquoi ne pourrions-nous pas faire de même, lorsque ce choix a été clairement évoqué et choisi, pour nos proches ?

Enfin, concernant le suicide et l’euthanasie, il y a aussi une  dimension religieuse importante qui entre en compte. Mais n’étant pas croyante, je ne peux pas moi-même en débattre ici ; n’hésitez donc pas à le faire, si vous en avez envie, en utilisant les commentaires.
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7 commentaires:

  1. Très bel article Vanessa, j'ai connu les 2 personnes dont tu parles le suicide de ton amie qui était aussi la mienne et que j'aimais beaucoup tu le sais m'a bouleversé, je trouve aussi que c'est un acte de lâcheté et dans certains cas non, moi aussi j'ai été confronté dans ma jeunesse à deux cas de copains jeunes qui ont mis fin à leurs jours, un que j'aimais beaucoup et qui l'a fait par amour pour une personne très proche de moi c'était horrible et très perturbant à l'époque j'avais 19 ans, pour l'euthanasie je suis pour dans les cas extrêmes où l'espoir est vain !

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    1. Merci Maman ! Oui je me souviens que tu aimais beaucoup Virginie. J'ai mis des années à m'en remettre... Merci pour ton avis sur ce sujet délicat.
      Gros bisous !!

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  2. Bonjour,

    En effet, sujet de polémique c'est certain! J'ai longtemps considéré l'acte de suicide comme de la lâcheté, j'ai moi-même perdu mon père et mon petit ami qui se sont suicidés.
    Puis, je me suis beaucoup renseigné sur ce sujet, sur les maladies qui amènent au suicide et j'ai fini par "comprendre" que la réalité est tout autre pour les personnes qui en arrivent à ce geste ultime. Elles ne pensent pas que leur mort fera de la peine à leurs proches mais plutôt que ça les soulagera.
    J'ai mis le mot "comprendre" entre guillemets car c'est la compréhension que JE m'en fais et peut-être pour mieux accepter la mort de ces deux personnes si proches, pour moi ce serait comme la résultante d'une maladie : la dépression.
    C'est pourquoi même si l'acte de ce papa en début d'article est absolument inexplicable, je ne peux pas le juger car sa réalité est déformée.
    Pour ce qui est de l'euthanasie, c'est un autre débat ;)

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    1. Merci pour votre témoignage !
      Tout les avis sont respectables bien sûr ;-) Même si je ne suis pas du tout d'accord avec vous sur le papa : il n'aurait pas dû emmener son enfant avec lui...

      Vanessa

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  3. je suis croyante et celui qui se suicide a un grand courage de le faire il ne croit plus en la vie, il est déçu par celle-ci mais il laisse les siens dans le désarroi
    euthanasier les bêtes c'est connu et c'est accepté pour les humains beaucoup se battent pour que cette loi soit acceptée il faut bien comprendre que laisser vivre qq qui est devenu comme on dit légume ou que l'on sait qu'il n'y a plus à rien et qu'il souffre, il serait normal d'abréger ses souffrances et ce ne serait pas un crime et là aussi ceux qui restent sont dans la peine
    Il faut donc comprendre celui qui se suicide et celui qui veut être aidé pour mourir, ils ont la même valeur et sont tout de même dignes et courageux

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    1. Merci Flipperine pour votre participation au débat.
      Vanessa

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  4. La personne, qui va jusqu'au suicide, ne peux plus réfléchir comme nous.
    Il y a une telle dépression, un tel chagrin, une telle envie de mourir, parce que la vie ne vaut plus rien, que, dans ses pensées, elle a tout loupé et a envie d'arreter.

    Est-ce du courage?
    Est-ce de la lacheté ?

    Dans un tel cas, je pense qu'il faut une sacré dose de courage,je craindrais de me louper....
    A certains moments de ma vie, j'en étais arrivé là....Mais, manque de courage.
    Et heureusement !!!

    Pourtant, j'ai toujours été bien dans mon corps et dans ma tète.
    Mais, la souffrance étant trop forte, peut prendre le dessus.

    Par contre, comme toi, prendre avec soi, son enfant, cet etre innocent, je trouve celà abject et lache.
    Tout celà pour faire souffrir son conjoint,celà, se sont des dingues.

    Bisous Vanessa et bonne soirée.
    Aimée

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