En 2015, je publiais ici un article sur mon arrêt du tabac (https://bool-de-gomme.blogspot.fr/2015/01/avant-je-fumais-mais-ca-cetait-avant.html).
Aujourd’hui, malheureusement, je publie un article sur ma rechute, chose
que je n’aurais jamais imaginée…
Lorsque j’ai réussi à arrêter la cigarette, après de très nombreuses
années d’addiction et plusieurs tentatives de sevrage, je n’aurai jamais ô
grand jamais pensé m’y remettre un jour.
Parce que l’arrêt s’est très bien passé, parce que durant ces 14 ans, la
cigarette ne m’a jamais manqué, parce que j’étais fière d’avoir réussi à ne
plus en être esclave.
Mais je savais au fonds de moi, et ce même si je n’ai jamais eu envie d’en
retoucher une durant ces très longues années, que je n’étais pas à l’abri d’une
rechute, parce que notre corps, ou plutôt notre inconscient, a gravé pour
toujours cette addiction quelque part dans notre tête.
Le tabac, c’est une drogue au même titre que l’alcool, l’héroïne ou
toutes ces substances qui nous rendent dépendants…
Mon chat n’aime pas ça (mais pour le préserver et préserver mon
intérieur, je fume sur le balcon), je sens mauvais (et ça c’est un truc que je
ne supporte pas), j’ai surpris un bon nombre de personnes de mon entourage,
dont certains ne savaient même pas que je fumais avant, je dépense tout mon
argent dans cette m…. (pardon… mais comment l’appeler autrement ?) et je n’arrive
plus du coup à avoir autant de loisirs ou de liberté d’achat qu’avant… Je suis
même devenue une cliente « connue » à mon débit de tabac, et autant
je trouve ça sympa d’être accueillie avec un sourire ou un « Comment
allez-vous ? », autant ça me rappelle à chaque fois que je suis
redevenue esclave de cette saloperie…
Et bien sûr, je suis de plus en plus fatiguée, je tousse beaucoup, je
me réveille souvent la nuit à cause de ça (moi qui n’ai déjà pas un bon sommeil),
je suis essoufflée pour rien, etc…
On sait aujourd’hui que la cigarette contient de très nombreux produits
toxiques qui sont justement faits pour nous rendre accro…
Alors pourquoi avoir recommencé ?
Très bêtement, un soir avec un ami qui fume de temps à autre.
Un verre, un bon moment ; il a allumé une cigarette et je lui en
ai demandé une, juste pour voir, parce que le moment était propice à la
convivialité (quelle blague non ? Mais tous les fumeurs comprennent ce que
je veux dire par là).
J’ai très très rapidement replongé.
J’en ai d’abord fumé quelques unes de temps à autre, me disant que je
pouvais faire comme tous ces fumeurs occasionnels et en profiter uniquement à
certaines occasions.
Tu parles… En quelques semaines, j’en suis arrivée à en fumer une
douzaine par jour. Je me souviens de la grande culpabilité que j’ai éprouvée
quand j’ai acheté mon premier paquet de clopes…
Je me suis rendue compte très vite que j’avais à nouveau replongé, que
j’étais accro et qu’il me fallait absolument arrêter avant qu’il ne soit trop
tard.
Je n’ai pas réussi.
Cela doit faire environ 9 mois que j’ai repris, et j’en suis à plus d’un
paquet par jour…
J’ai traversé quelques mauvaises périodes, ce qui ne m’a aidée à me
sevrer, et plus je fumais, plus mon corps était dépendant.
Aujourd’hui, je fume dès le matin au réveil après avoir bu mon café. Je
sors faire des « pauses clopes » au boulot, je fume énormément le
week-end.
Et ça me ronge.
Mes proches en rient, mais tous les lundis matin j’arrête de fumer.
Et j’y crois à chaque fois…
Mais j’avoue que c’est vraiment dur.
On m’a dit que c’était très
difficile d’arrêter de fumer une deuxième fois. Et ça, je peux vous dire que c’est
bien réel !
Malgré ma motivation et tous ces petits essais que j’ai fait, la
cigarette électronique que j’ai testée (et qui ne me convient pas du tout –
gorge sèche, toux plus importante et même allergie à la glycérine chimique des
liquides), rien n’y fait : j’ai besoin de fumer.
J’ai eu une petite prise de conscience le jour où j’ai rencontré un
couple au restaurant, un soir avec un ami. Nous ayant entendus parler de nos
tentatives d’arrêt, le monsieur nous a expliqué que son épouse était atteinte d’un
cancer des poumons depuis novembre dernier, alors qu’elle avait arrêté depuis
12 ans et qu’elle ne fumait même pas beaucoup…
Après ça, j’ai tenu quelques jours sans fumer, en pensant à cette dame.
Et j’ai repris.
Où j’en suis aujourd’hui ?
Toujours en train d’essayer de stopper… et furieuse contre moi-même de
mes échecs face à ça.
Je suis en train de tester les pastilles à sucer, à la nicotine, pour
essayer d’arrêter en douceur. Ca ne me fait pas beaucoup d’effet honnêtement,
mais j’ai réussi à réduire un peu ma consommation : j’en fume une douzaine
par jour (quand je ne sors pas, parce que là… c’est trop tentant).
J’ai toujours l’espoir d’y arriver, il le faut. Et j’espère bien écrire
très prochainement un nouvel article sur ma future victoire.
Pourquoi j’ai écrit cet article ?
Et bien… sans doute pour me motiver encore plus.
Mais aussi et surtout pour aider les ex fumeurs à ne pas faire comme
moi : si vous avez réussi l’arrêt, ne retouchez jamais une cigarette :
la chute est encore plus rude et le cercle infernal se met en route très
rapidement.